Introduction :
L'
hépatite
virale, est une affection endémique qui, depuis l'antiquité pose
un sérieux problème de Santé publique (5,11) faute
de médication spécifique.
Bien que plusieurs thérapeutiques aient été envisagées
(Interferon, Legalon, Catargène, Oursa, Livatil, Armantadine,
Mertz, etc...), non seulement les essais concernaient souvent
de petites séries, mais aucune ne semble, à l'heure
actuelle, apporter de concensus.
En effet, la preuve de l'efficacité des
agents antiviraux et immunossuppressifs sur l'histoire
naturelle de l'hépatite virale B, n'a jamais été clairement
démontrée (6).
Certaines plantes médicinales sont utilisées
par les médecines traditionnelles pour le traitement
des ictères ainsi que pour d'autres affections
hépatiques. Ceci est connu de longue date dans
la litterature (1,2,3,4).
Hepasor, médicament mis au point
par le pharmacien, le docteur Denis Ekotto-Mengata, ayant
pour principe actif la protoberberine d'Enantia
Chlorantha, une Annonacée très
répandue dans la région sud du Cameroun
et utilisée de façon empirique dans le
traitement des ictères, des hépatomégalies,
donne l'espoir que l'hépatite virale est une maladie,
aujourd'hui vincible.
Les études
expérimentales de ce produit , réalisées par l'université de
Turku en Finlande, avec des subsances chimiques reproduisant des lésions
hépatiques identiques à celles causées par l'hépatite
virale (7) montrent que :
- Chez
les rats femelles Evans, porteurs de lésions
hépatiques provoquées par l'injection intrapéritonale,
soit d'alizarine, soit de thiocétamide, Hepasor stimule
la circulation du sang dans le foie et l'activité mitotique
sur les données histologiques (8,9).
- Chez
les rats splénectomisés et porteurs de lésions
hépatiques secondaires à l'administration d'alcool
allylique, la prise de Hepasor entraîne une amélioration
rapide, témoin d'un potentiel régénératif
hépatique (11).
|
|
L'objectif
de ce travail est :
- -
Etudier l'efficacité de la protoberberine d'Enantia Chlorantha,
dans le traitement de l'hépatique virale chez l'homme;
- -
D'apprécier sa tolérance dans les traitements au long cours;
- -
D'essayer de détecter les effets secondaires et d'éventuels signes
de toxicité aux doses habituelles;
- -
D'essayer de dépister les contres indications liées à l'association
thérapeutique de Hepasor à certains produits courants (antihéminthiases,
antipalustres, pansements gastriques, somnifères, antihistiminiques,
etc...).
Méthodoliogie
:
Choix
de l'échantillonage :
Pendant
un mois, dans notre unité de consultation externe, nous avons porté notre
choix sur des malades se plaignant :
- D'asthénie plus ou moins profonde.
- De fièvre rebelle avec courbatures et céphalées.
- D'embarras gastriques.
Vingt deux malades identifiés, âgés de plus de 25 ans,
ont été soumis au bilan biologique dont les résultats
suivent :
-
Helminthiase |
8
|
cas
sur
|
22
|
-
Anémie |
15
|
cas
sur
|
22
|
-
Trophozoïtes de plasmodium falciparum |
2
|
cas
sur
|
22
|
-
Widal négatif |
22
|
cas
sur
|
22
|
-
Ag HBs positifs |
5
|
cas
sur
|
22
|
-
Ac. HBs positifs |
2
|
cas
sur
|
22
|
-
Ac. HCV positifs |
1
|
cas
sur
|
22
|
-
Transaminases élevées |
6
|
cas
sur
|
22
|
-
PAL élevées |
1
|
cas
sur
|
22
|
Nous
nous sommes intérressés aux malades porteurs d'Ag.HBs,
d'Ac.HBs, d'Ac.HCV.
Sur
le plan clinique : Tous
nos huit cas présentaient des signes d'asthénie avancée,
une fièvre vespérale et des courbatures.
Tous
manifestaient plus ou moins des signes d'embarras gastriques ou d'anorexie.
Quatre
porteurs d'Ag.HBs souffraient d'insomnie tandis que trois
parmi eux présentaient des signes d'ictère.
Deux
porteurs Ag.HBs avaient des antécédents
d'éthylisme et de malnutrition, dont un porteur
d'hématomégalie confirmée par échographie
abdominale, d'ascite et des oedèmes des membres
inférieurs.
Deux
autres avaient des antécédents non lointains
des transfusions sanguines.
Sur le plan thérapeutique, tous avaient reçu un traitement antipaludéen
avec Paracétamol, sauf les deux porteurs d'Ac.HBs, porteurs également
de trophozoïtes de plasmodium falciparum dont le dernier traitement antipaludéen
datait de plus de six mois.
Protocole
de traitement :
- Avant
induction :
Les malades ont fait l'objet :
- D'un
interrogatoire : Identification du patient - Ses antécédents
- Date du début de la maladie - Notion de prise de médicaments
hépatotoxiques - Symptomes cliniques.
- D'un
exmen clinique complet, avec notament la recherche des signes cliniques
propres à l'hépatite virale ou ses complications (ictère,
Signes hémoragiques, hématomégalie, ascite,
oedèmes, etc ...)
- Des examens
virologiques : Ag.HBs, d'Ac.HBs, d'Ac.antiHbc(Igm).
- D'échographie
hépatobilaire, en cas d'hématomégalie.
- Après induction :
Les malades ont reçu tous les jours , pendant au moins 30 jours, de
la protoberberine d'Enantia Chlorantha, à la dose de 2 cuillères à soupe
3 fois par jour, accompagnée d'un régime alimentaire sans substances
hépatotoxiques et sans excès de graisse. Ces malades ont été revus
en consultation le 7ème, le 15ème, le 30ème, le 45ème,
et le 60ème jour du traitement avec étude de l'évolution
des signes cliniques, biochimiques et virologiques.
Commentaires
:
-
Les paramètres cliniques :
L'amélioration
des symptômes cliniques est spectaculaire sous Hepasor au
7ème jour.
Si
nous excluons un cas de Cirrhose hépatique compliquant l'hépatite
virale B, on peut affirmer qu'aucun symptôme d'hépatite
virale n'est perceptible sous Hepasor au 30ème jour du
traitement .
-
Les paramètres Biochimiques :
On
constate sous Hepasor une chute très rapide des chiffres
entre le 1er et le 15ème jour, puis progressivement entre
le 15ème et le 30ème jour.
Ces
chiffres redeviennent normaux au 60ème jours,
sauf le cas de cirrhose hépatique.
Enfin
il faut noter que les eléments biochimiques n'augmentent pas quand
on est sous Hepasor.
-
Les paramètres virologiques :
On
remarque que l'évolution des signes cliniques n'est pas parallèle à la
disparition des antigènes chez un malade sur six.
On
note la disparition de Ag.HBs, avec apparition des Ac.HBs au bout de
45 jours de traitement, signalant ainsi la convalescence.
On
peut donc penser par extrapolation, que la convalescence chez un malade
d'hépatite virale B, bien traité, n'intervient qu'après
l'apparition des Ac.HBs au bout de 45 jours de traitement.
Toxicité :
Aucun
signe de toxicité n'a été observé au cours de
cet essai.
Effets
secondaires
:
Anormaux
:
Il
n'a pas été observé d'effets secondaires anormaux.
Bénéfiques
:
Par
contre, on note un effet bénéfique favorable de la protoberberine contenue
dans Hepasor (en dehors de son action
sur l'hépatite virale)
sur :
#
|
L'asthénie |
#
|
L'anorexie |
#
|
Les
nausées |
#
|
La
digestion |
#
|
La
circulation du sang |
Références
scientifiques
:
1
|
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Chattopaday
E.K., Ray A.B., Slatkin O.L., Schift P.l.: Quaternary alkaloids
of Thallictum foliolosum. Phytochemistery 22: 2607 - 2610, 1983 |
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Duke
J.J.: ERC Handbook of medical herbs - CRS Press - Boca Raton, Floride,
Third Printing |
3
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Hammonière
M., Leboeuf M., Cavé A., Paris R.R;: Alcaloïdes des
annonacées - Alcaloïdes de l'Enantia Chlorantia Oliv.
- Plantes méd. et Phytothérapie 9: 296 - 303, 1975 |
4
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Lu
S.T., Wu Y.C., Leou S.P.: Alkaloids of Fromosan Fissistigma and
Goniothalamus species. Phytochemistery 24: 1829 - 1834, 1985 |
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Ndjitoyap
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- 51, 1986 |
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1987,p.1013 |
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10 |
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Virtanen
P., Lassila V., Njimi T.†,Ekotto Mengata D.: Regeneration of D-galactosamine-traumatized
rat liver with natural protoberberine alkaloids from Enantia Chlorantha.
Acta anat.132: 159 - 163, 1988 |
11
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P., Lassila V., Njimi T.†,Ekotto Mengata D.:Effect of splenectomy
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